Jeudi 23 janvier dernier, le RIDHE a eu l'honneur de participer à un événement clé organisé à l'Assemblée nationale par UNICEF France et la Coalition Éducation. Sous le titre « Financements de la France à l'Éducation en matière de solidarité internationale : quels rôles pour les parlements ? » , cette réunion s'est tenue à la veille de la Journée internationale de l'éducation, avec pour principal objectif de mobiliser les parlementaires pour renforcer l'engagement de la France en faveur du financement de l'éducation au niveau international.
L'événement a réuni des conférenciers de premier plan tels que Léa Rambaud de Coalition Éducation, Lucile Grosjean d'UNICEF France, Raphaëlle Martinez du Partenariat mondial pour l'éducation, ainsi que les représentants Pierre-Yves Cadalen, Eleonore Caroit et Guillaume Gouffier Valente.
Au cours des interventions, les principaux défis éducatifs mondiaux ont été abordés, soulignant l'urgence de garantir un accès équitable et de qualité pour tous. Pour reprendre les propos du député Guillaume Gouffier Valente : « Dans le contexte actuel, il est essentiel d'adopter une approche multipartite en matière d'aide publique internationale. C'est un combat que nous devons mener, et nous le menons. »
CONTEXTE ET DÉFIS ACTUELS
L'accès à l'éducation est confronté à d'importants défis : environ 250 millions d'enfants et de jeunes dans le monde n'ont pas accès à l'éducation. Dans ce contexte, le financement public se positionne comme un outil essentiel pour lutter contre les inégalités. Cependant, des décisions récentes, telles que la réduction de 35 % du budget de l'aide publique au développement (APD) en France, pourraient aggraver cette crise et mettre en péril l'accès à l'éducation pour les secteurs les plus vulnérables
En ce qui concerne l'Amérique latine, diverses initiatives d'investissement dans l'éducation ont été discutées. La nécessité de promouvoir un enseignement scientifique de qualité et d'assurer un contrôle rigoureux des ressources allouées à l'éducation a été soulignée pour garantir des résultats concrets et durables.
Le cas d'Haïti a été cité comme exemple des risques associés à la privatisation excessive du système éducatif, où 80 % des écoles sont financées par le secteur privé. Cette situation crée de profondes inégalités, excluant les étudiants issus de milieux défavorisés.
POINTS CLÉS
1. L'éducation en tant que droit humain fondamental : Les participants ont réaffirmé que l'État devait garantir l'accès universel à l'éducation, en veillant à ce que celle-ci ne soit pas traitée comme un bien du marché.
2. Coopération internationale : L'importance du multilatéralisme et du rôle de leader de la France dans les forums internationaux pour protéger et prioriser l'éducation dans les budgets mondiaux a été soulignée.
3. Transparence et contrôle : La nécessité de mettre en œuvre des mécanismes de suivi garantissant l'utilisation efficace des ressources allouées à l'éducation et générant des résultats concrets a été soulignée.
4. Participation du secteur privé : Bien que la collaboration avec le secteur privé puisse être bénéfique, les participants ont souligné l'importance de réglementer leur participation afin de garantir que l'éducation reste accessible et équitable.
5. Sensibilisation et rôle des médias : les médias ont été identifiés comme des alliés stratégiques pour mobiliser l'opinion publique et promouvoir des politiques qui favorisent un meilleur financement de l'éducation.
CONCLUSIONS ET APPEL À L'ACTION
L'éducation est un engagement collectif qui doit être une priorité politique et budgétaire. Lucile Grosjean a souligné que les engagements politiques devaient se traduire par des financements qui répondent aux défis éducatifs actuels : « Les impacts de ces décisions budgétaires se mesurent en vies : filles privées d'éducation, écoles surchargées, programmes essentiels abandonnés. Nous exhortons les parlementaires à agir. Il est nécessaire non seulement de préserver, mais également de renforcer le financement afin de maximiser l'impact des projets éducatifs. »
Les organisations organisatrices et les parlementaires ont souligné l'importance de continuer à travailler ensemble et d'exercer une influence politique pour garantir le droit à l'éducation. Le message était clair : chaque euro investi dans l'éducation représente un engagement en faveur du développement durable, de la justice sociale et de la paix dans le monde.