Human Rights International Europe (RIDHE) — Le Costa Rica exprime sa profonde inquiétude face à la régression de la garantie des droits sexuels et reproductifs dans le pays.
Les récentes décisions de l'État du Costa Rica, notamment l'élimination du programme éducatif pour l'affectivité et la sexualité intégrale dans les écoles, ainsi que la promotion d'une initiative législative visant à durcir les sanctions en cas d'interruption volontaire de grossesse, constituent un sérieux revers dans la protection des droits des femmes et des filles.
Ces restrictions s'inscrivent dans une tendance régionale alarmante qui porte atteinte à l'égalité des sexes et à l'accès à la santé.
L'élimination du programme d'éducation pour l'affectivité et la sexualité intégrales dans les écoles, la suppression du programme d'éducation pour l'affectivité et la sexualité intégrales dans les écoles contreviennent aux obligations internationales du Costa Rica en vertu du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC), dont l'article 13 établit le droit à une éducation inclusive et de qualité. En outre, l'Observation générale n° 22 du Comité DESC et la Recommandation générale n° 36 de la CEDAW soulignent l'obligation de l'État de garantir l'accès à une éducation sexuelle complète en tant que composante essentielle de l'égalité des sexes et de la prévention de la violence.
D'autre part, nous mettons en garde contre l'initiative législative qui vise à modifier le Code pénal, éliminant ainsi la possibilité de Grâce judiciaire en cas d'avortement à la suite de violences sexuelles ou lorsque l'honneur de la personne enceinte est en jeu.
La Cour interaméricaine des droits de l'homme, dans cette affaire Artavia Murillo et consorts c. Costa Rica, a établi que les restrictions disproportionnées aux droits reproductifs peuvent constituer une violation du droit à la vie privée et à l'autonomie reproductive, protégé par la Convention américaine des droits de l'homme.
Nous réaffirmons que ces dispositions aggravent l'inégalité entre les sexes et renforcent les rôles stéréotypés en tant que forme de discrimination structurelle, dans un contexte d'augmentation alarmante de Fémicides à la campagne. L'affaiblissement de l'éducation sexuelle complète associée à des sanctions plus sévères en cas d'interruption volontaire de grossesse accroît le risque de grossesses non désirées et d'avortements non médicalisés, affectant de manière disproportionnée les femmes et les filles en situation de vulnérabilité.
Nous montrons également que dans Nicaragua, Honduras et El Salvador, l'interdiction absolue de l'interruption volontaire de grossesse continue de violer gravement les droits des femmes et des filles. Ces pays reflètent un contexte régional de criminalisation et de stigmatisation qui restreint l'accès à la santé et limite l'autonomie reproductive. Le Costa Rica s'inscrit dans cette tendance inquiétante avec des mesures qui réduisent l'accès à une éducation sexuelle complète et renforcent la criminalisation de l'interruption volontaire de grossesse, restreignant ainsi davantage les droits en matière de procréation.
Face à cette situation, la RIDHE lance un appel urgent à l'État du Costa Rica pour :
1. Rétablir une éducation sexospécifique complète dans les écoles, en veillant à ce que les filles et les adolescents aient des informations fondées sur la science et le respect des droits de l'homme, dans une perspective de genre et d'intersectionnalité.
2. Retirer les propositions punitives relatives à l'interruption volontaire de grossesse et adopter une approche de santé publique qui respecte l'autonomie des femmes et des filles, leur droit à l'honneur et à la dignité, et la possibilité de planifier une maternité souhaitée, sûre et sans violence.
Nous exhortons la communauté internationale à continuer de promouvoir la défense des droits des femmes et des filles au Costa Rica et dans le reste de la région.